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Le cas de Amina Lawal

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Appel urgent à solidarité

 

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Peine de mort confirmée pour Amina Lawal, nigériane accusée d'adultère

 

Amina Lawal, 30 ans, avait été condamnée à mort le 22 mars dernier par le tribunal de Bakori, dans l'Etat de Katsina dans le Nord du Nigéria, parce qu'elle avait avoué attendre un troisième enfant alors qu'elle était divorcée et mère de deux enfants. Selon la charia, une femme mariée une première fois, même si elle a divorcé, commet un adultère si elle a des relations sexuelles sans être remariée. La grossesse est la seule preuve requise.

Suivant ce premier jugement, le juge Aliyu Abdullahi de la Cour d'appel islamique de Funtua a confirmé lundi 19 août la condamnation à mort par lapidation pour adultère. Ce jugement serait exécuté à partir de janvier 2004, une fois qu'elle aura élevée Wasila, sa fillette de huit mois.

Ses avocats, un avocat d'Abuja et un expert en Charia, espéraient pouvoir convaincre la Cour d'appel d'infirmer le jugement de première instance, comme l'avait fait une autre Cour d'appel islamique pour Safiya Husseini, 25 ans, condamnée à la lapidation pour les mêmes motifs et acquittée en appel en mars dernier après une grande mobilisation internationale. Plutôt que de remettre en cause la Charia et la compétence de la Cour, les défenseurs d'Amina ont préféré arguer que l'accusation était infondée plaidant qu'Amina a conçu son enfant avant l'instauration de la charia dans l'Etat de Katsina, même si sa naissance, preuve de son "adultère", est survenue après. Le procureur, Isma'il Ibrahim, avait quant à lui, lors de l'audience du 6 août, demandé à la cour de confirmer la sentence prononcée par le tribunal islamique de Bakori.

Le jugement confirmé, les avocats devraient intenter un nouveau recours  devant la Cour d'appel islamique de l'Etat de Katsina, puis devant la Cour suprême du Nigeria.

Depuis le retour du gouvernement civil en 1999, douze Etats du nord - où les musulmans sont majoritaires - ont remis en vigueur la Charia, attisant les tensions entre communautés chrétienne et musulmane, et provoquant des émeutes qui ont fait plusieurs centaines de morts. Malgré une tentative pour déclarer inconstitutionnelle la loi islamique, le gouvernement fédéral a pour le moment évité la confrontation directe avec les gouverneurs de ces Etats. Si cette condamnation était appliquée, Amina serait la première Nigériane exécutée par lapidation depuis le retour de la charia. 

Quelle mobilisation

1 - Marie George Buffet a lancé ce jour l'appel suivant: « De nouveau au Nigeria, une condamnation à mort par lapidation a été prononcée. De nouveau, une femme risque d'être victime de barbarie. Si cette sentence était appliquée, beaucoup d'autres femmes seraient en danger. 

Cette femme est condamnée à être tuée à coup de pierres pour avoir aimé et mis au monde un enfant. Nous sommes toutes et tous concerné-es. Nous devons tout faire, tout, pour que la sentence soit annulée. C'est avec émotion, avec révolte que je pense à elle. Nous allons sauver cette femme. C'est possible, la mobilisation internationale a déjà sauvé Safiya Huseini. J'appelle donc à téléphoner, à écrire, à mailer à l'ambassade du Nigeria. Bref, à manifester par tous les moyens notre soutien à la cause de cette femme afin de faire appliquer ll'interdiction de la Charia. ».

RASSEMBLEMENT DEVANT L'AMBASSADE DU NIGERIA 

VENDREDI 23 AOUT A 12h3O

73, av. Victor Hugo 75116 Paris

2 - Nous pensons qu'il y a besoin, tout comme cela a été le cas pour Safiya, d'un appel unitaire à un rassemblement en septembre. Nous allons donc pour se faire renouer les contacts qui avaient été alors pris. En attendant, envoyez vos protestations à l'ambassade du Nigéria : 73 avenue de Victor Hugo 76016 Paris - mail embassy@nigeriaparis.com

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Dernière modification : 26 novembre 2002